« La parole s’est faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire comme la gloire du Fils unique venu Père »
I. Entre mythe et réalité
Les événements entourant la naissance de Jésus (anges, vierge, bergers, étoile, mages, etc.) peuvent sembler féeriques, mais l’Évangile selon Matthieu les présente comme des faits historiques ancrés dans une généalogie réelle et dans l’accomplissement des prophéties d’Ésaïe (7:14) et de Michée (5:2), excluant toute idée de légende. La question centrale devient alors : que célébrons-nous réellement à Noël, et pourquoi l’Église devrait-elle y accorder de l’importance ? L’objectif de l’article est de redonner à Noël sa signification spirituelle profonde.
II. Les critiques formulées à l’égard de la célébration de Noël
Critique n°1) Noël est une fête d’origine païenne
Certes, les racines de noël sont païennes. Il est lié aux fêtes romaines telles que les Saturnales et le culte du Soleil invaincu. Cependant, le christianisme n’a pas repris ces cultes, mais les a transformés en mettant Christ au centre, illustrant la capacité de Dieu à changer le mal en bien, nous pouvons dire. De même que la croix, autrefois symbole de malédiction est devenue un signe de salut, Noël peut être compris comme une réorientation spirituelle d’une date et cultures autrefois païenne vers la gloire de Dieu.
En plus, dans la Bible, noël n’est pas ordonné, mais il est permis. C’est une fête commémorative, pareil à Pourim (Esther 9:20-32) ou Hanoucca (Jean 10:22), instituées par tradition et non par commandement divin.
Critique n°2) Jésus n’est pas né le 25 Décembre
Certes, Jésus n’est probablement pas né le 25 décembre. Cette date est conventionnelle (et ou circonstancielle), fixée au IVᵉ siècle sous l’empereur romain Constantin et le pape Libère pour remplacer les cultes solaires païens célébré dans son empire par la célébration du Christ, le véritable « Soleil levant » (Luc 1:78-80). L’exactitude chronologique importe moins vu que Noël n’est pas une célébration sacramentelle, mais une occasion symbolique et collective de rappeler la venue du Christ dans le monde.
Critique n°3) Le mot « Noël » ne se trouve pas biblique
Certes, le mot « noël » ne figure pas dans la Bible tout comme d’autres termes théologiques absents du texte mais présents dans la doctrine chrétienne.
Critique n°4) On se souvient de Jésus chaque jour, pas seulement à Noël
Certains estiment qu’il n’est pas nécessaire de consacrer un jour particulier à Noël puisque les croyants doivent se souvenir de Christ chaque jour. Si cela est vrai, Noël va néanmoins au-delà d’un simple rappel : il offre à l’Église universelle un moment unique pour proclamer ensemble le message central de l’Évangile l’an.
Critique n°5) Noël est une fetes pour les enfants, pas pour les adultes
Les critiques réduisant Noël à une fête enfantine relèvent d’une sécularisation qui ne doit pas occulter sa profondeur spirituelle. Le Père Noël est une invention séculière sans fondement biblique. Noël concerne tous les croyants.
III. Considérations religieuses et séculières de Noël
Noël est célébré par environ deux milliards de personnes de par le monde. Pour les religieux, il est devenu une tradition; pour les séculiers, une fête culturelle, familiale et commerciale. Cette diversité de perceptions appelle les croyants de toujours rappéler le vrai sens chrétien de Noël.
IV. Le mystère insondable de Noël chrétien
Pour les chrétiens, Noël ne se limite ni à la nativité visible de Jésus ni aux festivités, mais révèle un mystère spirituel profond : l’incarnation. Dieu qui prit la condition humaine en Jésus-Christ afin de se rapprocher de l’humanité perdu dans le péché pour l’offrir le salut (Matthieu 1:18 ; Philippiens 2:5-10 ; Jean 1:14). Cette venue manifeste (1) L’amour de Dieu (Jean 3:16) ; (2) La fidélité de Dieu (Matthieu 1:22) ; (3) La présence de Dieu parmi son peuple (Matthieu 1:23) ; (4) Le salut de Dieu au pécheur (Matthieu 1:21) : Jésus est venu sauver les pécheurs. Par son incarnation, sa souffrance et sa croix, le pardon et la réconciliation avec Dieu sont offerts par la foi.
V. Pourquoi l’Église devrait célébrer Noël
Certes, célébrer Noël n’est ni un commandement ni une condition du salut. Cependant, ne pas le célébrer peut être une occasion manquée de proclamer, d’une seule voix et à l’échelle mondiale, les vérités fondamentales de l’Évangile.
Conclusion :
En définitive, Noël dépasse largement son aspect festif. Il fortifie la foi des croyants et constitue un puissant témoignage adressé au monde. Il rappelle l’amour, l’incarnation, la fidélité, la présence et le salut de Dieu.Célébrer ou non Noël n’est pas une condition de salut, mais le célébrer permet à l’Église, unie dans un même message, de proclamer publiquement les vérités essentielles de l’Évangile que le monde ne peut saisir sans un témoignage clair et collectif.
Par Pierre EMEDI